Vincent d’Indy (1851-1931)

Aujourd’hui encore, résumer en quelques lignes la vie et l’œuvre de Vincent d’Indy semble relever de la gageure. Cet état de fait tient tout autant à l’exceptionnelle richesse d’une carrière partagée entre la composition, l’enseignement, l’édition et l’organisation de concerts, qu’à la survivance d’idées reçues éminemment tenaces, émaillées ça et là de controverses fondées principalement sur une personnalité et des convictions que d’aucuns auront pu juger – parfois à raison – comme difficiles à défendre. Et pourtant, il n’en reste pas moins que dans le vaste panorama de la musique française au tournant du siècle, d’Indy tient une place de premier ordre aux côtés de Ravel, Debussy, Fauré, Saint-Saëns ou Massenet. À ce simple titre, il ne saurait être négligé. La redécouverte de ses premières œuvres constitue dès lors un véritable événement, du moins si l’on tient à mieux comprendre et en toute objectivité, la formation de son œuvre et l’affirmation de son esthétique.

Né le 27 mars 1851 à Paris, d’Indy est issu de la vieille noblesse ardéchoise ; ayant perdu sa mère très jeune, il fut élevé par sa grand-mère dans le respect le plus strict de son rang social, et reçut à ce titre une éducation rigoureuse, solide et complète, dont la musique se devait de faire partie. Tout naturellement, il bénéficia d’un apprentissage de qualité auprès des plus grands pédagogues de son temps, Antoine Marmontel et Louis Diémer pour le piano ou César Franck pour l’orgue, le contrepoint et la composition. C’est durant ces années de formation que se confirma son goût pour les manifestations les plus exigeantes de l’art musical : contre les artifices d’un art italien jugé trop trivial et trop envahissant, il se tourne vers l’Allemagne de Beethoven, Weber, Mendelssohn ou Wagner, vers les musiques anciennes de Palestrina à Johann Sebastian Bach, les grands ouvrages lyriques de Gluck et de Meyerbeer, ou vers les audaces stylis­tiques et orchestrales de Berlioz : autant de ­modèles sur ­lesquels il s’appuiera volontiers dans son œuvre, et qu’il s’efforcera de transmettre à son tour comme professeur de composition à la prestigieuse Schola cantorum, qu’il fonda en 1894 avec Charles Bordes et Alexandre Guilmant. Subsiste de cet enseignement un monumental Cours de composition dont les principes participèrent activement à l’émergence de toute une génération de compositeurs bientôt réunis sous la bannière de l’« Ars Gallica ». Dans un même souci de promotion de la jeune école française, il prit à cette même époque une part active aux efforts de la Société nationale de ­musique, organisme de concerts fondé en 1871 par Camille Saint-Saëns et Romain Bussine. Preuve s’il en est encore besoin de l’influence considérable qu’il exerça sur la musique de son temps, il compta parmi ses élèves des personnalités aussi variées que Satie, Albéniz, Varèse, Roussel, Honegger, Milhaud, Déodat de Séverac ou Paul Le Flem.

À sa mort à Paris le 2 décembre 1931, d’Indy était devenu une personnalité incontournable de la scène artistique. Salué par le grand Claude Debussy pour cette « hardiesse tranquille […] à aller plus loin que lui-même1 », il laissait derrière lui une œuvre majeure dont la vivacité et la capacité d’invention n’avaient cessé d’étonner ses contemporains ; réalité au demeurant bien éloignée de l’image sclérosée et aride – en un mot scholastique – dans laquelle il allait bientôt se trouver enfermé. Et pourtant, entre le wagnérisme puissamment assumé de ses débuts et l’élégant néo-clacissime de sa maturité, depuis Le Chant de la cloche (1884) et la Symphonie sur un chant montagnard français (1886) jusqu’à ses derniers opus de musique de chambre, bon nombre de ses ouvrages comptent parmi les plus significatifs du répertoire français.

Publications

(couverture de Symphonie en la mineur)

Symphonie en la mineur

« italienne »
(couverture de Symphonie en la mineur)

Symphonie en la mineur

« italienne »
(couverture de Symphonie en la mineur)

Symphonie en la mineur

« italienne »

Format bibliographique à copier

d’Indy, Vincent. Symphonie en la mineur, « italienne », préface de Cyril Bongers, Symétrie, 2018, 236 p.
d’Indy, Vincent. Symphonie en la mineur, « italienne », Symétrie, 2018, 236 p.
d’Indy, Vincent. Symphonie en la mineur, « italienne », Symétrie, 2017.