Qui sait, de nos jours, combien riche et dynamique fut la vie musicale lyonnaise dans les cinquante premières années du xxe siècle, combien également elle fut ouverte, innovante et exemplaire tant dans les domaines artistique, créatif, institutionnel que pédagogique ? Qui sait surtout que cette formidable éclosion et ce rayonnement dont l’impulsion résonne encore dans la cité des Gaules, sont principalement dus à l’initiative et à l’action d’un homme, Georges Martin Witkowski ? Sur le modèle de la Schola cantorum de Paris impulsé quelque neuf ans plus tôt par Vincent d’Indy, Alexandre Guilmant et Charles Bordes, ce chef de chœur, chef d’orchestre et compositeur réputé qui deviendra directeur du conservatoire de Lyon, fonda en 1903 la Schola cantorum de Lyon, puis, deux ans plus tard, la Société des grands concerts – futur Orchestre national de Lyon.
Panorama de presse
Les éditions Symétrie nous surprennent une nouvelle fois en publiant les actes, variés et pointus, d’un colloque étonnant centré autour de la forte personnalité d’un compositeur de caractère, bien décidé au siècle dernier à refuser le parisianisme centralisateur. […] Grâce aux multiples articles de cet ouvrage, signés de diverses et éminentes plumes musicologiques, nous cernons le parcours créatif de ce personnage hors norme, à une époque où le renouveau du régionalisme et l’approfondissement du patrimoine musical encourageaient la mise en valeur et le rayonnement d’une grande ville de province.
Isabelle Françaix, Crescendo
C’est à une figure attachante de la vie musicale lyonnaise, le chef d’orchestre et compositeur Georges Martin Witkowski, qu’est consacré ce livre. […] Les exemples musicaux abondent, les analyses d’œuvres sont fines et pertinentes ainsi que les récits historiques. […] Défenseur zélé des musiques de son temps, il créa à Lyon – ville ou il arriva presque par hasard- un chœur toujours existant (cette année centenaire) et une association de concerts qui allait devenir l’excellent Orchestre national de Lyon. La ville du Primat des Gaules lui doit donc beaucoup au niveau musical, et ce colloque […] n’est finalement que justice rendue à un musicien aujourd’hui bien oublié.
La curiosité de l’homme mérite d’être soulignée, comme en témoigne le tableau récapitulatif des concerts de la Schola lyonnaise, où se côtoient Duparc, Dukas, Franck, d’Indy, Roussel, mais aussi Borodine, Beethoven, Bach, Gluck, Haendel, Monteverdi, Rameau ou Janequin. Un catalogue raisonné des œuvres de Witkowski termine utilement cet ouvrage et nous montre combien est méconnue son œuvre.
Maxime Kaprielian, Resmusica.com
Sommaire
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Georges Martin Witkowski (1867-1943) : l’homme et l’œuvre p. 1-21
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Le régionalisme comme élément esthétique du mouvement scholiste : sources historiques, aspects esthétiques p. 23-34
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La Schola, une pédagogie nouvelle pour la musique p. 35-56
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Les survivances impressionnistes et symbolistes dans l’œuvre de Witkowski p. 57-78
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La Princesse lointaine (1934) de Georges Martin Witkowski : l’éclairage du mythe par la psychanalyse et sa mise en œuvre dans les Stances de Joffroy Rudel p. 79-90
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Le répertoire choral à la Schola et autour de la Schola (1903-1953) p. 91-110
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La gestion de l’énergie dans la Sonate pour violon et piano de Georges Martin Witkowski : premier mouvement, exposition p. 111-128
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Le Lyonnais et le Flamand, aspects d’une amitié p. 129-148
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Le Quatuor en mi de Georges Martin Witkowski p. 149-188
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Joseph Guy Ropartz à Nancy (1894-1919), un exemple de décentralisaton musicale p. 189-206
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L’Opéra de Lyon à la charnière de deux siècles p. 207-216
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Interprètes, chefs et créations : « idiomatismes » de la vie musicale lyonnaise p. 217-274
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Catalogue des œuvres musicales de Georges Martin Witkowski p. 275-314
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Catalogue « hiérarchique » des œuvres musicales de Georges Martin Witkowski p. 315-326