Cette mélodie écrite à la demande de François Le Roux – et qui lui est dédiée – utilise le troisième poème de la section « Spleen et l’idéal » dans Les Fleurs du Mal.
En mettant en musique ce célèbre poème de Baudelaire j’ai surtout essayé d’accompagner le mouvement constant et progressif d’élévation qui s’en dégage… jusqu’à une forme de libération que l’auteur espère atteindre grâce au pouvoir de la poésie.
En effet, dans ce poème au style incantatoire Baudelaire évoque le désir inaccessible de s’élever vers un monde supérieur, un monde idéal qui permettrait de se libérer des contraintes matérielles.
Comme dans plusieurs pièces de mon catalogue il est demandé au pianiste de garder la pédale pendant toute l’œuvre.
Ainsi, les silences ne sont pas véritablement des silences car ils sont « colorés » par la mémoire harmonique de ce qui précède et certaines nuances sont « noyées » par d’autres.
Ce systématisme dans l’utilisation de la pédale engendre un halo résonnant, comme une « bulle » sonore autour de la voix de baryton, propice, je l’espère, à l’élévation voulue par le poète …