J’ai lu avec grand intérêt les douze pièces pour piano du Livre de lecture. Ces pièces sont tout à la fois « caractérisées » très fortement, chacune, par un tempo, une métrique, un sentiment musical affirmé qui valident l’exercice, et en même temps elles
dégagent une vraie perspective de compositeur, de créateur de formes.
La difficulté de certaines d’entre elles (eu égard à l’exercice de lecture à vue) ne doit pas nous faire oublier que, au clavier, le bien lire ne veut pas nécessairement signifier le bien jouer, c’est-à-dire avec toutes les notes et tous les rythmes. Les meilleurs lecteurs, on le sait, sont ceux qui savent donner, par delà le texte à déchiffrer, un élan, une vision, la vraie nature du projet musical du compositeur.
Ils en auront l’occasion au cours de ces douze pièces, dont, est-il besoin de le souligner, la qualité de facture (notamment harmonique) et la précision de l’écriture sont constamment au rendez-vous.
Gilbert Amy (janvier 2006)