Composée, tout d’abord en 1986, révisée et prolongée d’un quatrième mouvement en 1989, la Deuxième Sonate apparaît complètement débarrassée de toutes mes interrogations de jeunesse.
Le premier mouvement est une tarentelle. Vient ensuite un mouvement lent très développé. Il est basé sur une répétition périodique de larges accords complexes, que l’on perçoit comme des sonneries de cloches, entre lesquelles se placent de longues plages pianistiques de caractère parfois déclamatoire.
Ces sonneries se transforment peu à peu en un carillon qui évoluera de l’aigu au grave mais c’est finalement la cloche du début qui s’enchaînera avec le troisième mouvement : un dramatique dialogue entre les registres extrêmes du piano, comme un duo d’opéra soutenu par de menaçantes batteries et de fulgurants traits d’orchestre.
Trois ans plus tard, relisant cette œuvre quelques peu oubliée dans un tiroir, je ressentis la nécessité d’y adjoindre un véritable final.
D’une structure complexe, ce quatrième mouvement se caractérise par la présence insistante d’un court motif mélodique que l’on entend de prime abord, et qui tente vainement, au cours du développement, de se faire entendre, car il est sans cesse interrompu par de grands fragments pianistiques qui surgissent comme improvisés, dans lesquels la virtuosité instrumentale se donne libre cours mais où se glissent parfois des bribes de la tarentelle ou du dialogue dramatique du mouvement précédent.
Cette sonate a fait l’objet d’un enregistrement phonographique en 1996-1997 par la pianiste Colette Zérah pour le label Triton.