Un nouveau commerce de la virtuosité

émancipation et métamorphoses de la musique concertante au sein des institutions musicales parisiennes (1780-1830)

préface de

La popularité de la symphonie concertante en France coïncida exactement avec le goût d’une époque : celui du classicisme (environ 1770-1830). Le genre permit d’entendre les meilleurs virtuoses de la capitale rivaliser dans des textures instrumentales souvent étonnantes. Dès la fin du règne de Louis XVI, la musique concertante fut envisagée comme un élément publicitaire essentiel dans la stratégie commerciale de certaines institutions parisiennes. Sans quitter la scène du concert traditionnel, elle s’inséra parallèlement dans les représentations dramatiques données à l’Opéra-Comique et à l’Opéra. Utilisée d’abord comme divertissement pendant les entractes, cette musique fit bientôt partie intégrante des ouvrages qu’elle ponctuait jusqu’alors. Plusieurs formules hybrides apparurent, comme l’ouverture « en symphonie concertante » ou l’air avec plusieurs instruments solistes, éventuellement exécutées dans des contextes surprenants (notamment la musique religieuse de Paisiello ou Plantade pour la chapelle des Tuileries). L’innovation la plus originale fut sans doute le potentiel chorégraphique que révéla cette musique dans le cadre des ballets-pantomimes modernes de Gossec, Catel ou Méhul.

Sommaire

  • Préfacei

    Jean Gribenski

  • Remerciementsiii
  • Introduction1
  • La symphonie concertante sous l’Empire : genre parisien hégémonique9-52

  • Définition du genre10
  • La diffusion du genre33
  • Le style concertant à travers quelques opinions de contemporains : l’avis des détracteurs40
  • Le statut des interprètes : autour des nouvelles institutions musicales53-134

  • Au sortir du mécénat aristocratique53
  • 1792 : la concurrence des théâtres Favart et Feydeau61
  • 1798 : réorganisation de l’orchestre de l’Opéra71
  • 1801 : Ouverture du Théâtre-Italien93
  • 1803 : La constitution de la Chapelle des Tuileries98
  • De nouvelles pratiques commerciales106
  • Un potentiel publicitaire insolite : mentions des instrumentistes sur les affiches de l’Opéra entre 1799 et 1815124
  • Détournement des genres concertants au profit de la musique vocale135-212

  • Les ouvertures concertantes135
  • Les airs avec instruments concertants156
  • La musique religieuse de la Chapelle des Tuileries190
  • Les cantates du Prix de Rome : académisme et style concertant209
  • La musique concertante, un support chorégraphique idéal213-284

  • Insertion dans le ballet-pantomime213
  • Les divertissements de tragédies lyriques242
  • Duos, trios et quatuors concertants : musique de chambre sur la scène de l’Opéra254
  • Spatialisation et mise en scène des solistes262
  • Musique de cour sous l’Empire et la Restauration265
  • Conclusion285

  • Bibliographie291
  • Annexe 1 : liste des œuvres étudiées315
  • Annexe 2 : liste des morceaux concertants classés par genre337
  • Annexe 3 : chronologie des administrations de l’Opéra de Paris entre 1790 et 1804357
  • Annexe 4 : quelques exécutions de symphonies concertantes repérées dans la presse359
  • Annexe 5 : liste des symphonies concertantes d’après Barry S. Brook373
  • Annexe 6 : localisation et cotes des ouvrages étudiés385
  • Table des exemples musicaux423

Panorama de presse

Le prix de l’essai allait à Alexandre Dratwicki pour Un nouveau commerce de la virtuosité, […] ouvrage qui honore une petite maison d’édition lyonnaise, Symétrie, dont les efforts sont remarquables.

Michel Parouty, Diapason

Il s’agit là d’une formidable de synthèse autour, notamment, de la symphonie concertante. Riches bibliographies et annexes.

L’Éducation musicale

Pour qui veut connaître les genres musicaux, l’évolution du goût, la géographie des lieux et des institutions parisiennes, de 1780 à 1830, l’ouvrage est une somme incontournable.

Adrien De Vries, classiquenews.com

Le sérieux de la recherche musicologique, étayée par le dépouillement d’un nombre considérable de manuscrits et partitions, ne rend pas la lecture pesante pour autant, faisant au contraire partager de façon vivante au lecteur les goûts et usages finalement assez superficiels de ces temps troublés de l’histoire de France.

Simon Corley, ConcertoNet.com