L’art de la transcription est une pratique très répandue au xviiie siècle, car pour les amateurs de musique de cette époque, il est très difficile de réunir souvent tout un groupe de musiciens pour découvrir et interpréter les nouveautés composées
dans leur entourage musical. Ainsi, la solution la plus adaptée consistait à jouer ces œuvres instrumentales sur des
instruments à clavier, instruments polyphoniques par excellence, puisqu’ils peuvent reproduire toutes les voix d’un ensemble orchestral simultanément.
L’orgue, instrument d’église était très peu disponible, réservé à des cérémonies religieuses, le pianoforte, était encore très peu répandu au dix-huitième siècle, c’est ainsi que le clavecin demeure l’instrument le plus accessible dans les salons privés de l’Europe baroque.
C’est dans cet esprit que nous avons choisi de transcrire le 6e concerto brandebourgeois de Johann Sebastian Bach. Nous l’avons choisi parmi l’ensemble de six concerti , car il a la caractéristique de dialoguer entre deux parties égales (ici les violes)
avec un contrepoint très riche, ce qui met en valeur les deux instruments à égalité. Les cinq autres présentent un ou plusieurs instruments solistes avec une partie d’orchestre en soutien des solistes, ce qui risquerait de frustrer l’un des deux interprètes. J’espère que vous apprécierez cette transcription qui met en valeur les registres medium et graves des clavecins, la même tessiture que les violes.
Mario Raskin