La musique religieuse de Hummel s’inscrit dans sa période au service de la famille Esterhazy et consiste en un oratorio et cinq grandes messes auxquels s’ajoutent une quinzaine de pièces plus brèves, dont un Te Deum, deux Salve Regina, plusieurs offertoires et le Cor sincerum. Un tel « air sacré » ne s’inscrit pas à proprement parler dans la liturgie. On peut toutefois imaginer qu’il a pu être joué pendant un office de fête à la place d’un motet (à l’instar du célèbre Exsultate jubilate K 165 de Mozart) ou d’une pièce instrumentale pour l’Épître (voir les dix-sept sonate all’epistola pour orgue et orchestre de Mozart également). Le manuscrit du Cor sincerum se trouve à la bibliothèque nationale Széchényi de Budapest sous la côte Ms. Mus. IV. 1113 avec d’autres manuscrits de Hummel, essentiellement de musique religieuse. Il s’agit là d’un fonds venant des archives musicales de la famille Esterhazy. L’œuvre est en deux mouvements (maestoso-allegretto) comme la plupart des offertoires de Hummel et possède une partie exigeante de corno obbligato. Pratique inspirée de l’opéra, l’utilisation d’instruments « obligés » dans la musique religieuse pré-classique, classique et romantique n’est pas rare (voir notamment le psaume Confitebor tibi Domine de Johann Christian Bach, le Requiem de Mozart, la Missa in tempore belli de Haydn, la Missa di Gloria e Credo de Donizetti…). Hummel utilisera le procédé à trois reprises, mettant en valeur le violon (Sanctus de sa Missa solemnis de 1806), l’alto (offertoire O Virgo intemerata pour ténor et orchestre) et le cor dans le Cor sincerum. Dans cette pièce, c’est un concertino virtuose à deux voix qui nous est proposé.
Nomenclature
soprano solo, cor solo, 1 flûte, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, cordes