Que connaît-on véritablement de Domenico Scarlatti ? Dans l’esprit du public, celui-ci est un compositeur de sonates pour clavecin – à la fois plaisantes et brillantes – mais dont l’aura posthume n’a jamais égalé celle communément accordée à Bach, Haendel ou Rameau, ses principaux contemporains. Personnalité effacée, Scarlatti cultiva le mystère et passa sa vie à l’ombre de ses employeurs, notamment la reine d’Espagne María Bárbara, sans laisser de trace écrite ou de témoignage direct quant à sa conception de la vie, de l’art ou de sa manière de jouer et d’écrire pour le clavier.
Cet ouvrage entend mettre en lumière la vie de Scarlatti en portant un regard critique sur les écrits et les études qui lui ont été consacrés tout en considérant ce qui nous est parvenu de son œuvre et dont les 555 sonates ne constituent que la partie la plus connue. L’esthétique du compositeur se dégage alors, complexe et ramifiée, à la croisée des différentes tendances qui ont animé le xviiie siècle (baroque, classique, galant…), sans ostentation ni dogmatisme, mais dans un esprit de synthèse et d’assimilation à la fois pragmatique et rare qui force le respect.
Table des matières
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Préambule1
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Prolégomènes7
- Principaux repères biographiques8
- À propos de quelques légendes27
- L’œuvre : panorama et problématiques générales31
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De l’art ou de l’artisanat43
- Scarlatti : un homme de son temps43
- La musique au service de l’église – Le Magnificat48
- La musique au service du théâtre – L’opéra L’Ottavia ristituita al trono56
- La musique au service de la chambre –
- La cantate Già che al partir… et la sonate K. 8871
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Du baroque83
- De la « mimesis » aristotélicienne à l’« affect » baroque – Le Stabat Mater83
- La virtuosité vocale au service de l’émotion – La cantate Pur nel sonno… (ou Il sogno)93
- La virtuosité instrumentale au service du geste – La sonate K. 96102
- La virtuosité instrumentale au service du timbre – La sonate K. 119109
- Le plaisir du jeu – Scarlatti aux frontières de l’improbable et de l’inouï114
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Du style galant129
- Scarlatti et l’émergence d’une esthétique dominante au xviiie siècle129
- Critique et autodérision – L’intermède La Dirindina132
- Scarlatti et la didactique – Les Essercizi et les sonates K. 236-239142
- Scarlatti et le style galant155
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Du classique163
- Le dit et le non-dit : Scarlatti et l’improvisation163
- Scarlatti et la question de la forme171
- Scarlatti et la question de la rhétorique185
- Le Salve Regina en La majeur : un chant du cygne ?194
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Épilogue203
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Annexes213
- Magnificat213
- Stabat Mater214
- Salve Regina215
- Cantate Già che al partir t’astringe (Anonyme)216
- Cantate Pur nel sonno… (ou Il sogno) (Metastasio – Anonyme)217
- Cantate O qual meco Nice, aria [no 1] « Perché non dir mi almeno »218
- Sonate K. 531225
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Bibliographie231
- Ouvrages historiques (présentation chronologique)231
- Études contemporaines (présentation alphabétique)234
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Table des exemples musicaux238
- Sources – Éditions anciennes238
- Musique vocale religieuse238
- Musique vocale profane239
- Sonates pour claviers239
- Musique instrumentale hors sonate240
- Exemples musicaux d’autres compositeurs240
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Index des personnes241