À la suite de la première des Contes d’Hoffmann, Ernest Reyer avouait : « Je doute, ai-je-écrit quelque part il y a bien des années déjà, qu’une œuvre sérieuse sorte de la plume de qui a écrit les excentricités d’Orphée aux Enfers et de La Belle Hélène. Eh bien, je me suis trompé. »
Par un de ces pieds de nez dont l’histoire à le secret, Jacques Offenbach est acclamé pour le dernier opéra de sa production, Les Contes d’Hoffmann. Il connaît enfin le succès sur une scène officielle mais, ironie du sort, c’est à titre posthume ! Il gagne de ce fait sa place tant convoitée parmi les grands compositeurs dont les œuvres brillent au frontispice des grandes salles lyriques.
Cette reconnaissance post mortem de la qualité d’Offenbach en tant que compositeur d’opéra rejoignant ses illustres aînés après tant d’échecs, de déconvenues et un mépris toujours vivace, dessine presque une aporie rendant mystérieuse la genèse de la composition des Contes d’Hoffmann : l’artiste méprisé ou le poète maudit, pour rester dans la veine romantique, accouche soudain d’une œuvre dont la beauté et la puissance ne peuvent rationnellement s’expliquer par une lente mais sûre progression artistique.
Dans l’acte final des Contes – l’acte de Venise – Hoffmann paie de son reflet l’amour vénal de la courtisane Giulietta. Image symbolique, s’il en est, d’un homme – Offenbach – perdu et revenu de tout qui, en bradant son reflet, montre qu’il s’est perdu lui-même. Mais qu’a-t-il perdu ? Que va-t-il gagner ?
Telles sont les questions auxquelles cet essai cherche à répondre en interrogeant les liens entre la vie personnelle et publique du compositeur et la modification d’un processus créatif — y compris dans l’utilisation du « léger » — qui, pour se changer, va puiser, comme le dit le livret, dans les « cendres de son cœur » le matériau de son inspiration.
Table des matières
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Remerciements1
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Préface3
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Autour des Contes7
- Prologue7
- L’automate25
- Antonia53
- Giulietta80
- Épilogue114
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Les Contes d’Hoffmann119
- Prologue119
- Premier acte : Olympia132
- Deuxième acte : Antonia151
- Troisième acte : Giulietta166
- Épilogue181
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Pour conclure…191
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Index des œuvres199
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Index des personnes203
Panorama de presse
Avec la bénédiction de Jean-Claude Yon, l’un des grands prêtres du culte offenbachien, qui signe la préface de cette étude, Jean-Pierre Vidit propose une approche originale de l’œuvre ultime du compositeur. Psychologue clinicien, il apporte à ses analyses des compétences que n’ont pas toujours les musicologues et les historiens. Cela nous vaut un livre passionnant à lire.
Pierre Cadars, Opéra magazine
La lecture est décapante, mais l’approche artistique est toujours captivante, jusqu’à la conclusion qui explicite le titre du livre. Ce volume, qui sort de l’ordinaire, révèle avant tout une profonde connaissance du sujet.
Jean Lacroix, Crescendo