Louis-Ange Carpentras est issu d’une famille aisée d’Avignon. Le 16 août 1822, il reçoit une lettre de Luigi Cherubini, nouveau directeur du Conservatoire de Paris (nommé à cette époque École royale de musique et de déclamation), l’informant qu’il est admis dans cette institution et qu’il est sommé de se présenter à Paris. Carpentras avait cependant commencé à publier ses œuvres à Paris dès 1806. Dans son Art de pincer la guitare, op. 16 (1825), il expose sa vision de la technique de la guitare par le biais de 58 variations instrumentales. Son cercle de fréquentations parisiennes comprenait le compositeur et critique Castil-Blaze (1784-1857) et le flûtiste Antoine-Tranquille Berbiguier (1782-1838), tous deux issus de la même région que Carpentras, le Vaucluse. Au tournant des xviiie et xixe siècles, Paris était animée d’un engouement sans précédent pour la guitare. Bien que les instrumentistes étrangers comme Fernando Sor et Ferdinando Carulli soient aujourd’hui les plus connus, toute une génération de guitaristes d’origine française travaillait pourtant à cette époque dans la capitale afin de répondre à la demande du public. Louis-Ange Carpentras fait partie de ces guitaristes compositeurs français, aux côtés – entre autres – de Victor Magnien, Prosper Bigot, Antoine Lhoyer et François de Fossa.