« C’est plutôt d’une tragédie musicale que je cherche le sujet. Créer quelque chose comme les tragédies grecques, mais quelque chose de tout moderne, ou plutôt d’éternel. C’est le sujet qu’il me manque (et c’est beaucoup !), car la forme, je la vois assez bien. Elle procéderait à la fois de la tragédie antique, de la tragédie française, et de l’oratorio classique. […] Et quelle admirable chose ce serait ! Et cette tragédie aurait la grandeur d’une pièce grecque, et serait musicale comme elle. Le difficile, c’est d’en faire un véritable drame, fort, concis, qui soit du théâtre, mais du beau théâtre. Comme Corneille et Racine ont fait du théâtre. Nous penserons à tout cela plus tard, à Rome. Pour le moment, je me perds dans des thèmes de quatuor, et je lis Werther, qui est un livre admirable. » (Lettre du 9 janvier 1896 à Daniel Halévy)
Henri Rabaud (1873-1949) fait partie de ces compositeurs français « modernes » qui vécurent malgré eux dans l’ombre de Debussy et Ravel et ont – pour cette raison – été injustement écartés par la postérité. La publication de ce choix de lettres de Rabaud à Daniel Halévy et au compositeur Max d’Ollone – la plupart écrites lors du séjour de Rabaud à la villa Médicis, en tant que Grand prix de Rome (1894) – nous dévoile pourtant les pensées passionnantes d’un jeune homme désireux d’apporter sa contribution à une réflexion sur la modernité « fin de siècle ». Cette correspondance détaille en effet par le menu toute l’ambition des conceptions artistiques de Rabaud.
« Tu dis que j’aime la beauté plastique, la ligne, la musique belle par elle-même. C’est vrai. Et tu dis que toi, tu vois la musique à un autre point de vue. Tu la considères comme un langage, et tu te préoccupes de ce que tu veux dire par ce langage, et non de la musique elle-même. […] Mais voici où je trouve que tu as tort : loin d’admirer et de soigner la belle forme de ce langage, tu la méprises complètement, ne t’occupant que du sentiment à exprimer. » (Lettre de 1895 à Max d’Ollone).
Panorama de presse
Les lettres sont passionnantes, démontrant un jeune compositeur à l’écoute, parfois inquiète, de Wagner ou de Debussy.
Bruno Peeters, Crescendo
Sa correspondance avec l’un deux, Max d’Ollone, comme avec Daniel Halévy, homme de lettres, qui forme l’essentiel du présent ouvrage, est du plus haut intérêt.
Jean-Pierre Robert, L’Éducation musicale
Fidèle à elle-même, cette excellente maison d’édition n’a pas fait les choses à moitié puisque cet ouvrage particulièrement soigné se distingue, outre par sa précieuse iconographie, par l’appareil critique rigoureux et éclairant de Michel Rabaud, petit-fils du compositeur.
Sébastien Foucart, Concertonet
Au gré de ce monologue parfois mordant, surgissent comme autant de personnages admirablement croqués Cortot, Massenet […], Colonne et Fauré.
François Laurent, Diapason
Volume somptueux et de présentation impeccable avec un splendide cahier iconographique.
Jean Lacroix, La Revue générale
Suivent les lettres adressées à Max d’Ollone […] là encore que de merveilles ! […] Ces pages très enrichissantes sont complétées par quelques annexes, dont […] une passionnante leçon d’orchestration du Caprice pour piano op. 16 n° 2 de Mendelssohn.
Philippe Zwang, Historiens & Géographes
Ces lettres à Daniel Halévy ou Max d’Ollone […] constituent pour nos contemporains un formidable témoignage de la modernité de cette fin de siècle.
Philippe Emmanuel Krauter, Lexnews.com
Redécouverte totale.
Adrien De Vries, classiquenews.com
L’ensemble est présenté et annoté avec brio par Michel Rabaud.
André Segond, Publications de l’opéra de Marseille
Sommaire
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Préface p. 1-2
Benoît Duteurtre
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Introduction p. 3-11
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Présentation des sources et options éditoriales p. 13-15
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Portraits p. 17-42
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Henri Rabaud, sa vie et son œuvre p. 19-33
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Henri Rabaud, directeur du Conservatoire p. 35-42
Jean Chantavoine
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Correspondance p. 43-400
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Henri Rabaud à Daniel Halévy (1889-1896) p. 45-150
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Cahier d’illustrations p. 151-166
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Henri Rabaud à Max d’Ollone (1894-1907) p. 167-400
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Annexes p. 401-446
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Lettres de Jules Massenet p. 403-405
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Lettre d’Eugène Guillaume à Henri Rabaud p. 407-408
Eugène Guillaume
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Programmes de concerts p. 409-419
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Leçon d’orchestration sur le Caprice en mi mineur op. 16 n°2 pour piano de Mendelssohn p. 421-446
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Articles p. 447-465
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L’unité et la variété en musique p. 449-452
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Le chevalier Gluck et le leitmotif p. 453-465
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Liste chronologique des oeuvres composées par Henri Rabaud p. 467-468
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Index des œuvres p. 469-477
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Index des personnes p. 479-490