Hélène de Montgeroult

le génie d’une compositrice

Après un premier volume, Hélène de Montgeroult, la Marquise et la Marseillaise, publié en 2006, l’apparition de nouveaux documents ainsi que l’accueil chaleureux et enthousiaste que la critique musicale et le grand public ont réservé aux études pour piano d’Hélène de Montgeroult rendaient nécessaire l’écriture d’un nouvel ouvrage sur cette compositrice.

Notre premier livre avait juste esquissé l’analyse de l’œuvre d’Hélène de Montgeroult pour se consacrer principalement à l’aspect biographique. Aujourd’hui, il s’agit bien de remettre au premier plan sa musique en mêlant l’analyse musicale réservée aux spécialistes, et le simple commentaire, plus abordable pour les mélomanes, tout en reliant cette musique à la personnalité de son autrice, dans son temps et dans ses écrits «  littéraires  ».

Hélène de Montgeroult était profondément libre, tant dans sa vie que dans sa création artistique. Elle n’obéissait pas aux canons artistiques habituels et n’a jamais exprimé le moindre doute quant à sa légitimité à composer de la musique. Osons affirmer que cette musicienne est un génie, par son côté visionnaire, par l’expressivité de sa musique et par la rigueur de sa pensée compositionnelle et pédagogique.

Elle est désormais présentée comme la première romantique par ses admirateurs, dans des pays comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, les États-Unis et le Canada, le Brésil et le Chili, le Japon, la Corée, la Chine et l’Australie.

Son art résidait dans la volonté de faire chanter le piano, l’expression étant pour elle le but essentiel de la musique. Elle a laissé pour illustrer cette idée un Cours complet pour l’enseignement du fortepiano qui est un monument musical et pédagogique. Dans ce Cours complet, l’élève devient sans effort et presque sans s’en apercevoir lecteur, pianiste et musicien.


Trois choses dans la musique de Montgeroult ont frappé Jan Brachmann, dans son article du Frankfurter Allge­meine Zeitung, le 22 août 2024 : « premièrement, nous assistons à la naissance de la pièce romantique pour piano en France du vivant de Mozart et Haydn ; deuxièmement, bien avant Chopin, l’étude est passée d’une pièce d’entraînement manuel à une forme de poésie sans paroles ; troisièmement, une femme est désormais à l’avant-garde de l’innovation et de l’originalité en histoire de la musique et n’est plus dans le sillage de l’avant-garde masculine. Notre historiographie musicale académique, y compris notre compréhension germano-centrée du romantisme, ne repose donc pas sur la connaissance mais sur l’ignorance, sur la confirmation constante de préjugés établis plutôt que sur de véritables recherches. »

Extraits sonores

L’ouvrage est accompagné d’enregistrements en ligne de 24 pièces d’Hélène de Montgeroult, interprétées par Bruno Robillard. Voici un extrait :

Étude n° 104

Table des matières

  • Remerciements1
  • Introduction3
  • La question du genre23
  • L’ancien monde47
  • Hélène de Montgeroult dans la Révolution65
  • La musique au temps de la Révolution
  • et la création du conservatoire83
  • La Convention thermidorienne et le Directoire129
  • Le monde personnel d’Hélène de Montgeroult151
  • La question du génie175
  • Idées et pratiques féministes ?193
  • Concertos, sonates et pièce pour piano, fantaisies et nocturnes215
  • Fin de l’Empire et Restauration231
  • La pianiste et les écoles de piano263
  • Analyse du Cours complet287
  • Montgeroult, Beethoven et Cramer307
  • Pourquoi l’étude ?345
  • Apprendre à écouter367
  • Quelques études401
  • Épilogue : l’adieu au monde425
  • Bibliographie, filmographie, discographie
  • (ouvrages postérieurs à 1950)431
  • Hélène de Montgeroult. Catalogue chronologique des œuvres437
  • Index des personnes441