L’Andalouse d’Alfred de Musset fait partie d’un cycle de mélodies françaises pour piano et voix, intitulé « Poésies non choisies » dans lequel s’entrecroisent des compositions que nous avions entreprises à deux ou à quatre mains au gré des inspirations que peuvent susciter certaines évocations poétiques à la première lecture. « Non choisies » donc car le jeu était bien celui de se laisser enivrer de prime abord par un texte jusqu’à ce qu’il puisse nous pénétrer au point de le ressentir et, lorsque la magie opère, de l’entendre naître intérieurement. Ce sont bien elles donc qui nous choisissent, ces poésies inspirées et envoûtantes, elles qui nous insufflent leur rythme, leurs couleurs, leur caractère, leur mélodie…
Nous avons, par la suite, proposé une version orchestrale de L’Andalouse car son caractère bien enlevé, puissamment lyrique et pétillant, sa couleur chaude et sensuelle, sa tessiture requérant une voix à la fois éclatante et suave nous laissaient penser que cette mélodie s’épanouirait davantage à la façon d’un air de concert, voire d’un air d’opéra. Nous croyons effectivement que l’orchestration de L’Andalouse, exécutée à la manière des célèbres airs de Bizet, offre à ce portrait de femme toute la mesure qui convient à son expressivité bien contrastée, d’abord libérée puis jalousement contenue puis finalement endiablée mais chaque fois parfaitement irrésistible, à l’image du texte original.
David & Frédérico Alagna
Extrait sonore
Nomenclature
1 petite flûte, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 4 trombones, timbales, cordes