Edgar Willems inscrit d’emblée son propos dans un mouvement, dans la continuation d’un élan éducatif puissamment renouvelé au xixe – xxe siècle, par de fortes personnalités philosophiques, psychologiques, médicales ou artistiques, toutes aussi audacieuses que visionnaires. Pour l’éducation musicale, Edgar Willems se pose en continuateur d’Émile Jaques-Dalcroze, en contributeur reconnaissant vers ceux qui l’ont précédé.
Ouvrage révolutionnaire ? Quand on le feuillette, que l’on regarde les planches finales, on pense plutôt à de charmantes bandes dessinées des années Gédéon !
Et pourtant cet ouvrage reste un outil de révolution, de mise en mouvement, de mise en action, de stimulation créative et ce, par deux paramètres principalement : son langage simple, clair, imagé, la description honnête de ses observations, de ses essais, de ses impasses, et le tout avec finesse psychologique et vie débordante, d’une part ; et d’autre part son extrême ordre, sa précision en terme de progression, le détail des principes à pratiquer, la description des exemples de mise en œuvre, sans jamais se mettre à la place du lecteur-professeur auquel il reviendra de créer sa forme de transmission, avec souplesse et liberté d’action, simplement un peu plus éclairée par la lecture d’un tel ouvrage.