C’est un ouvrage tardif, publié en 1975, soit trois ans avant sa mort, qu’Edgar Willems propose, après des années d’approfondissement sur le sujet introduit dans Les bases psychologiques de l’éducation musicale. Il y détaille une dernière fois la synthèse musicale-humaine qui l’aura occupé toute sa vie.
Observateur insatiable, curieux de la réalité du monde dans toute sa diversité, Edgar Willems constate dès 1950, notamment à travers ses contacts avec des musiciens tels qu’Ernest Ansermet, la mondialisation culturelle naissante, contrastant avec ses expériences musicales très caractérisées in situ sur divers continents, dont l’Afrique et l’Amérique du Sud, et ce bien avant que les moyens de diffusion ou de retransmission ne les atteignent. Cette évolution le fit beaucoup hésiter, non pas au plan du contenu mais à sa publication, sur certains schémas « risqués », du fait même de leur concision, la rapidité de leur lecture pouvant entraîner une compréhension caricaturée. Il en assumera finalement la publication, au nom de son admiration pour le phénomène de la vie dans sa réalité musicale multiple, observée et souvent pratiquée par lui-même, sans idée préconçue, sans jugement de valeur, en totale réceptivité.
Béatrice Chapuis