Deux Poèmes de Jules Romains

Je n’ai pas oublié ma stupeur le jour où, d’un auteur dont je ne connaissais, comme tout un chacun, que le drolatique Knock et les désopilants Copains, j’ai découvert les Odes et Prières. Au soleil vaste et léger, à la verroterie multicolore du rire, succédait la grisaille étroite d’une chambre, et la gravité, c’est-à-dire le poids, de la ferveur. Ce lyrisme si poignant, si lentement soutenu, après les embardées de la satire, n’a pas fini de me surprendre. Dans la lancée, je crois que j’aurais pu (il n’y fallait que du courage, et cette chose dont je n’ai pas l’usage : l’ambition) mettre à peu près tout le volume en musique. Dans Knock ou Les Copains, je n’étais qu’invité à partager un repas, à la bonne franquette, en complice sinon en ami. Dans les Prières, je suis un hôte à demeure, entouré de miroirs familiers, qui me renvoient invinciblement à mes ombres les plus secrètes, à mes peurs les plus inavouées.

Guy Sacre

Sommaire

  • 1. Voici qu’un jour tranquille
  • 2. Je me sens pauvre aujourd’hui

Panorama de presse

Les excellentes éditions Symétrie font paraître deux poèmes de Jules Romains dans la musique inspirante et délicate de Guy Sacre. Composés en 1980, ces deux poèmes complètent un catalogue foisonnant que les éditions Symétrie mettent en lumière pour notre plus grand plaisir.

Ayrton Desimpelaere, Crescendo Magazine