Un premier questionnement m’accompagne lorsque je débute l’écriture de la pièce : Est il possible de traduire avec deux instruments une apparence d’éternité (aeon en anglais) ?

Puis je rencontre par hasard cette phrase de Friedrich Nietzsche : »Voilà ce qui nous arrive en musique : il faut d’abord apprendre à entendre en général, un thème ou un motif, il faut le percevoir, le distinguer, l’isoler et le limiter en une vie propre ; puis il faut un effort et de la bonne volonté pour le supporter, malgré son étrangeté, pour exercer de la patience à l’égard de son aspect et de son expression, de la charité pour son étrangeté… »

Il s’agit donc selon le philosophe d’apprendre à écouter et à aimer l’étrangeté. En musique comme ailleurs. La création artistique serait donc porteuse d’un message généreux de résistance à l’homogénéisation des pensées.