La proposition de Maurice Bolze et Jacques Berthelon de composer une œuvre mettant en jeu tout ou partie des ensembles vocaux et instrumentaux du SIEMAR (Syndicat intercommunal d’enseignement musical de l’agglomération roannaise) ainsi que la Maîtrise de la Loire me séduisit d’emblée. Le cahier des charges était largement ouvert : il s’agissait d’écrire une partition d’une trentaine de minutes “sur des textes poétiques”, abordable par ses destinataires, et traitant si possible du patrimoine local.
C’est ici que la rencontre avec l’écrivain Anne Poiré fut décisive : ensemble, nous nous décidâmes rapidement pour une célébration de la Loire (ce grand fleuve qui a donné son nom au département 42) considérée ici dans sa totalité, de sa source jusqu’à l’océan.
Anne Poiré me proposa donc ce poème au rythme très porteur, torrent d’images combien évocateur par la richesse du vocabulaire. L’alternance des différents chœurs et ensembles, auxquels se sont ajoutés quelques solistes, la superposition parfois de ces éléments, m’amenèrent assez vite à l’idée d’une cantate : qu’elle soit sacrée ou profane, la cantate n’est pas l’apanage du baroque ou du classique. Rappellerai-je quelques grands exemples du XXe siècle, avec les chefs-d’œuvre d’un Bártok, d’un Webern ou d’un Milhaud ?
Celle-ci est écrite dans un langage musical aux couleurs modales, n’excluant ni les dissonances, ni les franches consonances.