Cristóbal de Morales est sans doute l’un des compositeurs les plus fascinants de la Renaissance. Auteur d’une œuvre saisissante par sa densité et sa subtilité, bien que relativement peu abondante, sa musique continue encore à captiver les auditeurs d’aujourd’hui.
Cet ouvrage vient combler le grand vide qui jusqu’à présent régnait sur l’une des périodes créatrices les moins connues du compositeur : celle qui a précédé son séjour romain, que l’on devine, grâce aux œuvres du manuscrit de Valladolid, beaucoup plus riche et féconde que ce que nous imaginions auparavant. Son style « pré-romain » surprend en effet par sa densité contrapuntique où le style franco-flamand est parfaitement intégré, nous montrant au passage l’œuvre d’un compositeur toujours aussi versé dans l’art de l’adéquation entre le texte et la musique et dans l’écriture de courts motifs structurants. Le répertoire que nous présentons est par conséquent celui d’un compositeur très mûr musicalement, et suffisamment connu pour avoir eu l’honneur de voir au moins une de ses œuvres faire l’objet d’une version instrumentale.
Personnalité fort influente durant son séjour romain (ses magnificat y seront imités et copiés jusqu’au xviiie siècle), Morales l’était sans doute déjà avant de se mettre au service de la chapelle pontificale. Mais avant tout, Morales, « Lumière de l’Espagne en musique » (d’après l’un de ses contemporains, le théoricien Juan Bermudo), était « le » compositeur espagnol par excellence, l’un des premiers à avoir joui d’une réputation et d’une reconnaissance internationales unanimes, éléments identitaires que ses premiers biographes espagnols ne pouvaient ignorer. Cet ouvrage tente donc de relever les défis de cette personnalité complexe et de décrypter à la fois ses premières données biographiques et les controverses dont il a été l’objet au fil des siècles, tout en offrant au lecteur des transcriptions et analyses des musiques de sa toute première période.
Quatre partitions à l’usage des ensembles vocaux sont publiées simultanément : le Magnificat du premier ton inédit, la Missa cortilla, In diebus illis, Ego infelix & Apostole Christi Jacobe.
Sommaire
- Remerciements1
- Avant-Propos. Reconsidérer Morales3
- Abréviations7
- Avertissement9
- Introduction11
-
Morales, le compositeur et son œuvre
- Morales avant Rome17
- Le manuscrit de Valladolid35
-
Les œuvres de Morales dans le manuscrit de Valladolid
- Motets55
- Magnificat99
- Messe121
-
Édition musicale
- Notre transcription149
- Conclusion161
- Bibliographie165
- Index des œuvres de Morales179
- Index des œuvres181
- Index des personnes185
Panorama de presse
Voilà un texte capital qui modifie très sensiblement la connaissance du compositeur espagnol Cristobal de Morales […]. Le texte comprend aussi un ensemble de commentaires musicologiques des œuvres de Morales, et une proposition de transcription des œuvres. Les arguments pour une révision du cas Morales sont convaincants et leur lecture définitivement passionnante. Incontournable.
Lucas Irom, Classiquenews.com
Les mérites de son ouvrage sont considérables : rectification de données biographiques erronées et d’attributions douteuses ; révision et actualisation de la période pré-romaine ; apport à l’histoire sociale de la musique religieuse ; transcription et commentaire des œuvres et bibliographie raisonnée particulièrement étoffée. À plus d’un titre : une belle mise au point.
Édith Weber, L’Éducation musicale
Este libro, junto con publicaciones anteriores de Diego Pacheco y otros autores, así como los trabajos que se ocupan de la producción pre-romana a principios de la carrera musical de Morales, constituyen un punto de partida muy útil para posteriores estudios tan necesarios para comprender la obra del compositor.
Bernadette Nelson, Revista de musicología vol. XXXIX, n° 2 (2016)