Funérailles

transcription par Louis Robilliard

arrangement de
Louis Robilliard

Funérailles

Les registrations suggérées en tête des différents épisodes de la pièce sont pensées pour un instrument de type symphonique à trois claviers.
Elles colorent le texte tout en réalisant au mieux les indications de nuances voulues par l’auteur dans la version originale pour piano.

Rappelons que Franz Liszt avait une manière très personnelle d’utiliser l’orgue, en opposition totale avec les habitudes et les traditions de l’époque.
Ainsi, il ne supportait pas d’entendre la Passacaille et Fugue entièrement donnée sur le plenum… aussi utilisait-il le jeu de carillon dans sa Fantaisie et Fugue sur Ad Nos… et, plus étonnant encore, dans la Toccata dorienne

Comme dans tous les domaines qu’il a abordés, il s’est montré visionnaire quant à l’utilisation très diversifiée de la palette sonore de l’orgue, suscitant chez les interprètes de nouveaux besoins, incitant les facteurs à rechercher de nouvelles possibilités pour rendre plus aisée la manipulation des jeux.

Lors de l’inauguration du magnifique instrument de Ladegast à Merseburg en 1855, Alexandre Winterberger qui donnait la Fantaisie et Fugue sur Ad Nos… était assisté de deux tireurs de jeux. L’importance de leur participation était reconnue au point que leur nom figurait sur les programmes avec celui de l’interprète !
On sait par Liszt lui-même le travail acharné qu’il a fallu accomplir pour registrer au mieux cette immense fresque.
Il reste ici à orchestrer les progressions dynamiques, à adapter les timbres proposés en fonction de l’instrument joué, afin de révéler dans l’œuvre ainsi transcrite, son nouveau visage, sa nouvelle dimension.

Lors d’un concert donné en 1836, Hector Berlioz dirigeait sa Symphonie fantastique, écrite pour un orchestre particulièrement imposant.
Dès que les cinq mouvements furent exécutés, Franz Liszt présent, s’empara du piano et redonna la « Marche au supplice ».
Avec ses dix doigts il provoqua dans la salle un indescriptible délire, surpassant l’effet obtenu à l’orchestre.
Quel bel hommage rendu à l’art de la transcription !

Nomenclature

orgue