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L’Anneau du Nibelung

traduction de

«  Rien ne fait plus de tort à Wagner, et rien n’a plus contribué à amener chez nous le mouvement de réaction antiwagnérien qui se dessine maintenant, que l’absurdité monumentale de ses traductions. Elles ne sont ni françaises ni même intelligibles dans aucune langue.  » (lettre de Romain Rolland à Richard Strauss, 12 novembre 1905)
Henri Christophe a réalisé cette traduction en 1991 à l’occasion de la diffusion sur Arte de la fameuse tétralogie dirigée par Pierre Boulez et mise en scène par Patrice Chéreau en 1976 à Bayreuth. Elle a été conçue pour un dialogue théâtral brûlant de tension dramatique et pour une production résolument dépoussiérée et moderne, loin du livre illustré.
Comment restituer, dans une traduction envisagée pour la scène moderne, cette liberté de création poétique, ces aspects formels spécifiquement créés pour le dialogue wagnérien  ? Comment traduire une langue qui se veut archaïque, un style qui use de nombreux mots médiévaux et de cascades de néologismes parfois onomatopéiques, ceci afin de renvoyer l’auditeur aux temps anciens des origines  ?
Le traducteur s’est efforcé de respecter les aspects sonores et novateurs de la langue wagnérienne en conservant autant que possible, comme révélateurs de l’état d’esprit de chaque personnage, les tournures négatives, l’ordre syntaxique, les mises en relief, les formules actives et passives.

Panorama de presse

Henri Christophe, à travers cette traduction, se propose de retrouver l’écriture obsessionnelle, pulsionnelle qui fait fi du mètre, des vers et des rimes pour retrouver la prosodie sauvage, chaotique et anarchique originelle du texte wagnérien, hérité de la Edda scandinave. […] Une traduction qui répond à ces impératifs et qui, au-delà du mot, cherche à retrouver le rythme et les émotions du poème wagnérien d’origine, et ce n’est pas là le moindre de ses mérites.

L’Éducation musicale

Le cerveau de Wagner n’a jamais été mieux compris dans une langue à la fois précise, violente, organique et flamboyante. C’est immédiatement l’intelligence du dramaturge Wagner qui surgit, son sens du verbe, sa ciselure des portraits psychologiques et des situations.

Alexandre, classiquenews.com