Le présent ouvrage traite de l’apparent paradoxe selon lequel le nationalisme puisse se cristalliser dans la musique instrumentale qui semble se soustraire par excellence au discours de l’idéologie. Mais la musique constitue un enjeu politique déterminant à l’époque où se constituent et s’affrontent les nations comme entités culturelles. La musique à programme est un cas exemplaire de cette rivalité dans la construction de deux écoles nationales, l’une allemande, l’autre française : la Neudeutsche Schule et la Société nationale de musique.
Entre 1830 et 1914, les innovations dans le domaine de la musique à programme suivent un cheminement entre Paris et Weimar. Les œuvres musicales deviennent progressivement des objets identitaires alors qu’elles sont le produit d’un transfert culturel ; la musique à programme se développe par un système d’échanges permanents entre la France et l’Allemagne.
Celle-ci est analysée historiquement à partir de ses institutions, de ses genres et de ses œuvres, dont celles de Berlioz, Liszt, Chausson, d’Indy et Debussy.
Sommaire
- Remerciements1
- Introduction3
- De l’appropriation de la musique allemande à l’affirmation de la musique française (1870-1914)9
- Les écoles nationales, la médiation transculturelle et le champ musical : la Société nationale de musique et la Neudeutsche Schule23
- L’esthétique musicale de Weimar et sa réception en France : la musique à programme et le poème symphonique33
- Du style descriptif à l’« impressionnisme musical » : une mutation spécifiquement française ?43
- Le débat sur l’esthétique de la musique instrumentale en France à la lumière des transferts culturels51
- La réception de Liszt en France61
- Berlioz comme enjeu national73
- Le poème symphonique chez Chausson89
- La musique à programme chez Vincent d’Indy99
- Vers une orientation « néo-weimarienne » du répertoire orchestral français (1865-1914) : approche quantitative107
- La musique à programme en France : les trois phases d’une mutation (1871-1914)117
- Paris-Weimar-Paris127
- Conclusion137
- Bibliographie sélective143
- Index des personnes155
Panorama de presse
Cet ouvrage a reçu une clef du site Resmusica.
Très construit et basé sur une analyse minutieuse des sources, l’ouvrage explore différents aspects des liens entre les deux pays, de l’évolution des relations musicales, à la réception de Berlioz et Liszt sans oublier des analyses pratiques d’œuvres de Chausson et d’Indy passées au spectre de la musique à programme. Le passionné de musique française saura se délecter de ces chapitres thématiques qui nous conduisent au cœur de l’œuvre de deux compositeurs dont les partitions symphoniques commencent à être programmées et enregistrées.
Si le sujet est pointu et traité avec une exigence scientifique et universitaire, il faut saluer le soin apporté au travail éditorial et à l’appareil critique.
Pierre-Jean Tribot, Resmusica.com
Damien Ehrhardt montre avec beaucoup de finesse la complexité du réseau de correspondances, de collaborations artistiques, de points de vue surprenants, qui se sont noués entre 1830 et 1914 autour de cette vision nationale de la musique. Sa démonstration fait à la fois appel à un arsenal théorique actuel (études des transferts culturels, sociologie de la création artistique), à des études analytiques poussées (notamment sur les poèmes symphoniques, particulièrement méconnus, de Chausson), et à une documentation d’archive abondante et précise.
Hugues Schmitt, Forumopera.com
La démonstration, dense, précise mais austère, convainc et enrichit l’écoute. […] comme d’habitude chez Symétrie, cette publication a fait l’objet d’un soin particulier.
Sébastien Foucart, ConcertoNet.com
Damien Ehrhardt réussit tant sur le plan cognitif que dans sa méthode à convaincre le lecteur de la pertinence à explorer ce thème si passionnant de la réflexivité culturelle en matière de musique.
Stéphane Leteuré, nonfiction.fr
Ouvrage bien documenté.
Philippe Zwang, Historiens & Géographes
Les pages consacrées au poème symphonique chez Chausson et à la musique à programme de Vincent d’Indy sont particulièrement éclairantes. Une étude enrichissante.
André Segond, Publications de l’opéra de Marseille