Le titre peut surprendre. Alors que je travaillais sur cette pièce, j’étais littéralement habité par le souvenir d’un film dans lequel un homme seul marche dans une Afrique profonde, irréelle et tentaculaire, jusqu’à s’y perdre définitivement. Ces images se mélangeaient avec cette autre, lointaine, d’un poster mural de mon enfance où l’on voyait une longue file d’éléphants dans un paysage désertique, poudreux, à la recherche de la pluie.
C’est une pièce en évolution constante, organique, qui travaille à la manière d’un levain la pâte sonore formée des cordes et du piano, longuement, jusqu’à l’apparition, comme un rai de lumière, du hautbois. Puis des rythmes affleurent ici et là, lointains échos de danses tribales puis disparaissent progressivement. La pièce retrouve son calme initial, mais avec plus de sérénité, apaisée.