Treize fenêtres

Troisième cahier d’études rythmiques

La toile de fond de ce cycle musical s’inspire très librement des Invenzioni capriciose di carceri de Piranese (vers 1760). Sa trame rythmique de même que ses modes, partiellement redevables de l’Antiquité (à l’instar de ces ruines omniprésentes chez le dessinateur italien), en constituent la texture et se répètent à l’infini, à diverses échelles, mais parfois lacunaires ou en étranges échos, créant des motifs et perspectives énigmatiques comme dans l’architecture des Carceri.
Des fenêtres, baies ou lucarnes, aux formes et reflets inattendus viennent périodiquement perforer ce tissu nocturne où miroitent çà et là les couleurs chatoyantes d’autres espaces. À peine entr’ouverts, les soupiraux, jalousies ou croisées découvrent alors des tableaux d’époques et styles différents – de Rembrandt et Vermeer à Irvin et Tapiès – mais tous tissés sur la longue chaîne d’un canevas qui ne cesse d’interroger l’impermanence des choses et des êtres.
Enfin, comme gravés sur les cartouches des Carceri, des fragments poétiques de voix préenregistrées ou inscrits sur la partition, comme venues d’ailleurs, estampillent les voilages de ces Treize Fenêtres. Ils en précisent le sens ou en décuplent les effets cependant qu’à rebours des inventions, filtrent peu à peu les souvenirs où se confondent les camaïeux du plaisir et de la souffrance. La récurrence de ces multiples impressions suffira à combler l’ultime pièce. Mais, au lieu d’une réexposition classique, se dévoilent les mystérieuses Tabatières de ton corps, lesquelles invitent l’auditeur à refaire le chemin, plus fantasmatique que réel, d’un « Temps retrouvé » où, comme chez Proust, s’inverse le rythme de vies successives révolues.

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(couverture de Treize fenêtres)

Treize fenêtres

Troisième cahier d’études rythmiques
(couverture de Treize fenêtres)

Treize fenêtres

Troisième cahier d’études rythmiques