Après une formation en province – à Rouen –, Boieldieu remporte son premier succès parisien en 1798 avec Zoraïme et Zulnare, ce qui lui ouvre les portes du Conservatoire où il est nommé professeur de piano. Il aura notamment comme élèves Jean-Louis Adam et François-Joseph Fétis. Son départ pour la Russie en 1803 lui fait abandonner ce poste. Directeur de l’Opéra-Français de Saint-Pétersbourg, il y fera créer plusieurs ouvrages repris plus tard à Paris et en province. Parmi eux, Les Voitures versées deviendront vite un succès international. Rentré dans la capitale française, il y fait jouer Jean de Paris en 1812 et connaît une gloire non seulement musicale mais aussi institutionnelle : il est nommé compositeur de la cour en 1815, succède à Méhul à l’Institut en 1817 et retrouve un poste de professeur – cette fois de composition – au Conservatoire (de 1816 à 1829). Sa carrière est couronnée par le triomphe de La Dame blanche (1825) qui ouvre la voie aux opéras-comiques romantiques associant style gothique et demi-caractère (Zampa d’Hérold s’inscrira dans la continuité de l’œuvre de Boieldieu). Malade, il voyagea durant les dernières années de sa vie, notamment avec son fils, dans toute l’Italie. Principalement connu pour sa production d’opéras-comiques, Boieldieu laisse aussi un grand nombre de romances, de la musique pour piano et plusieurs concertos régulièrement rejoués (notamment un élégant Concerto pour harpe). Figure de transition entre classicisme et romantisme, il avouera pourtant ne rien comprendre à la jeune génération de 1830, et en particulier aux œuvres de Berlioz.