Créée le 14 décembre 1779 en présence de la reine Marie-Antoinette, il s’agit de la dernière œuvre lyrique de Johann Christian Bach. Elle est le fruit d’une commande de l’Académie royale de musique, l’Opéra de Paris de l’époque. Il s’agissait pour les commanditaires de demander à un compositeur de grande notoriété de trancher la querelle toujours renouvelée en ce xviiie siècle finissant entre les défenseurs de la musique française et les partisans de la musique italienne. Le livret proposé à Bach (en français) est celui du poète Quinault – un peu raccourci – que le grand Lully avait mis en musique un siècle plus tôt. Cela explique que son allure générale combine des airs et des récitatifs au style épuré dans la nouvelle tradition établie vingt ans plus tôt par Gluck avec des moments plus virtuoses, plus italianisants. L’orchestration est très soignée, avec un rôle important dévolu aux instruments à vents, tous là au grand complet (y compris les clarinettes – un instrument encore relativement nouveau –, 4 cors et 3 trombones). On ne peut pas s’empêcher de penser au Don Giovanni de Mozart – créé huit ans plus tard – en écoutant la scène devant le tombeau d’Ardan Canil ou même au Fidelio de Beethoven (de 1805) en entendant le chœur des prisonniers qui ouvre l’acte II.
Le livret tire son origine d’un récit médiéval espagnol. Arcalaüs (baryton) et sa sœur Arcabonne (soprano) veulent se venger du chevalier Amadis (ténor) qui a tué leur frère Ardan Canil (basse). Mais leur complot a une faiblesse : Arcabonne se rend compte qu’Amadis, amoureux de la pure Oriane (soprano), est aussi l’inconnu qui lui a sauvé un jour la vie et qu’elle veut retrouver. Grâce à la bonne fée Urgande, Oriane et Amadis seront réunis tandis qu’Arcabonne, avant de mettre fin à ses jours, ordonnera la libération des prisonniers retenus par Arcalaüs.
Enregistrement
Un enregistrement sur disque compact d’Amadis est disponible sous le label Ediciones singulares.
Airs disponibles
Air d’Arcalaüs extrait d’Amadis de Gaule
« Dissipons ces vaines alarmes… »
Johann Christian Bach (1735-1782)
Air d’Arcalaüs extrait d’Amadis de Gaule
« Rougissez d’une indigne flamme ! »
Johann Christian Bach (1735-1782)
Air d’Oriane extrait d’Amadis de Gaule
« Que vois-je ? Ô spectacle effroyable ! »
Johann Christian Bach (1735-1782)
Duo Arcabonne et Arcalaüs extrait d’Amadis de Gaule
« Qu’une horrible vengeance… »
Johann Christian Bach (1735-1782)
Nomenclature
2 petites flûtes, 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, timbales, cordes