Les 37 cantiques spirituels qui composent le recueil de Charles de Courbes ont été publiés en 1622 par l’imprimeur de musique de Louis XIII, Pierre Ballard. Il s’agit de polyphonies variées, décrivant tout l’éventail des divers aspects du chant religieux connus à cette époque en France. Le terme de cantique, alors très neutre, s’applique à toutes ces compositions par le seul fait de son indétermination.
Charles de Courbes a conçu ses Cantiques spirituels comme un recueil de mélanges davantage que comme une publication déterminée par un contexte précis. Le caractère stylistiquement échantillonné de chaque pièce en donne la preuve, comme s’il s’était agi pour le compositeur d’offrir une suite de compositions conçues selon des principes d’écriture diversifiés. On ne peut pas davantage assimiler le recueil à une suite disparate de morceaux choisis provenant d’ensembles antérieurs plus cohérents : l’ancrage dans l’actualité mentionné dans le titre du recueil (Cantiques spirituels nouvellement mis en musique) est confirmé par les échos de l’année 1622 qu’offrent la disposition des pièces et leurs procédés de construction. L’interprétation peut gagner une certaine liberté dans cette dimension littéraire de la conception d’ensemble, dans la mesure où aucune pièce, pas même les chants directement inspirés par la liturgie, n’est véritablement le reflet d’un contexte fonctionnel préexistant.
Voyez aussi le livre qui présente contexte et fac-similé de la publication originale de Charles de Courbes.