György Ligeti conquiert le grand public dans les années 1970, notamment grâce au film de Stanley Kubrick, 2001, l’Odyssée de l’espace, dont la bande-son reprend des extraits d’ Atmosphères et du Requiem. Si la démarche du compositeur, apprécié de l’avant-garde musicale comme de l’homme de la rue, peut sembler rejoindre une tendance contemporaine à déranger les catégories du « savant » et du « populaire », l’inspiration populaire de Ligeti et sa capacité à créer des systèmes nouveaux remonte pourtant à ses premières années et à sa formation au conservatoire de Budapest.
L’évolution récente de la recherche musicologique permet de considérer l’œuvre de Ligeti dans sa totalité, de revenir aux origines de son style et de réhabiliter ses années hongroises, souvent occultées. Simon Gallot établit la filiation du compositeur, présente et analyse des partitions oubliées, traduit les poésies et les articles hongrois essentiels. Il dessine ainsi le rôle capital de l’argument populaire dans l’œuvre de Ligeti qui, des premières compositions aux dernières Études pour piano, tisse la toile de fond d’un univers sonore infiniment ramifié et uni.
Le catalogue donné en fin d’ouvrage comprend les œuvres de György Ligeti et ses esquisses conservées à la Fondation Paul Sacher.
Sommaire
- Remerciements1
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Préface3
György Kurtág
- Introduction15
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Histoires et œuvres hongroises19-50
- Essaie monographique et chronique d’une vie hongroise21
- Commentaires et analyse des sources35
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Ligeti : compositeur hongrois ?51-152
- La musique d’Europe centrale53
- Bartók-Ligeti. Mise en évidence d’une filiation81
- Culture magyare109
- Cahier d’illustrations145
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Populaire et savant153-214
- Le déploiement de l’Urtraum155
- Bartók ou Schoenberg ? Total chromatique et dodécaphonie en 1955-1956167
- Les autres musiques populaires181
- Conclusion207
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Annexes215-284
- Traductions d’articles de György Ligeti217
- Catalogue des œuvres233
- Bibliographie253
- Discographie269
- Crédits photographiques279
- Index des personnes281
Panorama de presse
Cet ouvrage comble une importante lacune dans la bibliographie consacrée à Ligeti.
Philippe Albèra, Dissonance
Grâce à Gallot qui, partitions manuscrites et traductions originales à l’appui, revient aux sources d’un parcours artistique, nous découvrons l’éclosion d’une veine popularisante qui se heurte à la dictature soviétique, une continuité entre deux époques de vie que l’on imaginait moins perméables ainsi que les traces plus ou moins marqués d’influences régionales (mais pas seulement) chez qui revendiquait le « folklore synthétique » – pour reprendre une expression chère à Bartók – de certaines de ses œuvres aux titres d’ailleurs cosmopolites. Le traitement de son sujet s’avère passionnant en plus d’être fort documenté.
Laurent Bergnach, Anaclase
György Ligeti et la musique populaire comble ce vide de façon magistrale. Fruit de recherches minutieuses menées à bien, l’ouvrage est d’une lecture aisée et agréable grâce à la limpidité de son style mais il n’en est pas moins d’une grande densité souvent technique dont l’acuité invite plusieurs approches et d’une pénétration et d’une clairvoyance telles qu’il ne laissera insensible ni le spécialiste exigeant ni le simple mélomane. Excellent.
Christine Labroche, ConcertoNet.com
Rien ne vient amoindrir la portée d’un ouvrage de référence qui, dans sa conclusion, dégage lucidement l’harmonieuse (et indépendante !) conjonction de facteurs contradictoires mise en œuvre pour assurer à la musique de Ligeti une portée universelle.
Sylviane Falcinelli, L’Éducation musicale
Voici une belle occasion d’aller à la rencontre d’un compositeur majeur du xxe siècle.
Jean Lacroix, La Revue générale
L’ouvrage reste d’une lecture agréable de bout en bout, alors même que les questions abordées sont complexes.
Karol Beffa, nonfiction.fr
Un superbe travail !
Frédéric Isoletta, Zibeline
Un livre passionnant.
Musickeys
Texte capital.
Elvire James, Classiquenews.com