Jules Stockhausen (1826-1906), célèbre baryton et pédagogue allemand, ne rejoint sa patrie d’élection qu’après un long cheminement. Né à Paris, il passe sa jeunesse à Guebwiller (Haut-Rhin), ville natale de sa mère, cantatrice, avant d’aller faire ses études dans la capitale. Élève au Conservatoire, c’est en dehors de l’institution qu’il trouve son véritable maître, Manuel García. Après avoir tenté sa chance en Angleterre, il se tourne vers la scène, en Allemagne puis à l’Opéra-Comique, pour se consacrer enfin à son répertoire de prédilection, le lied et l’oratorio, avec lequel il parcourt l’Europe. Interprète scrupuleux, il souhaite bientôt disposer d’un chœur et d’un orchestre pour mettre en œuvre un vaste programme musical et obtient en 1863 la direction de la Société philharmonique et de l’Académie de chant de Hambourg.
Telles sont les étapes suivies à travers vingt années d’une correspondance vibrante des découvertes, des luttes et des expériences d’un jeune homme à la curiosité insatiable. Jules Stockhausen s’y montre à la fois excellent épistolier, critique sévère ou admirateur fervent, témoin avisé de la vie musicale et politique. Parlant quatre langues, il en joue à merveille au gré de l’humeur et des sentiments. Au fil de la plume apparaissent les portraits, savoureux ou sensibles, de nombreux artistes : ses professeurs Louis Ponchard, François Habeneck et Manuel García ; Marietta Alboni, Jenny Lind ou Pauline Viardot, vedettes de la scène ; Clara Schumann avec laquelle le chanteur donne d’innombrables concerts ; Joseph Joachim et Johannes Brahms, mais aussi Camille Saint-Saëns, Charles Gounod ou Anton Rubinstein. C’est en même temps une invitation au voyage dans quelques hauts lieux de la musique, de la Société des concerts du Conservatoire à Exeter Hall, du Cirque des Champs-Élysées aux Fêtes musicales du Rhin, de la salle du Gürzenich qui ouvre ses portes à Cologne à la cathédrale de Brême où se pressent 3000 auditeurs pour écouter la Passion selon saint Matthieu. Vie quotidienne, tournées harassantes, succès et découragements, tourmentes sentimentales, le lecteur partage l’intimité d’un artiste passionné, aussi ambitieux qu’exigeant, dont la foi profonde s’associe à une haute idée de sa mission.
Sommaire
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Introduction1
- Des parents musiciens7
- L’enfance de Jules Stockhausen15
- Les années d’études à Paris (1845-1849)29
- Séjours en Angleterre (1849-1851)101
- Débuts à la scène outre-Rhin ; entre France et Allemagne (1852-1856)151
- Engagement à l’Opéra-Comique (1856-1859)195
- L’artiste itinérant (1860-1862)241
- Chef d’orchestre à Hambourg299
- Épilogue375
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Annexes387-432
- Lettre de Beethoven à Franz Anton Adam Stockhausen à Paris389
- Généalogies sommaires391
- Index des lettres399
- Index des œuvres409
- Index des personnes425
Panorama de presse
Il faut féliciter Symétrie, presque seul éditeur aujourd’hui chez nous à publier des textes importants pour la musicologie.
Rémy Stricker, Opéra magazine
Une précieuse source d’information sur vingt années de vie musicale en Europe.
La Lettre du musicien
C’est un musicien entier et dynamique, à l’esprit vif aux projets incessants dont l’éloignement de sa famille a produit une correspondance riche et féconde, témoignage captivant sur la période.
Ernest Van Bek, Classiquenews.com
Ce gros volume de plus de quatre cents pages, intelligemment conçu et annoté avec rigueur, est une plongée dans un univers musical peu connu ; il ouvre en tout cas bien des perspectives. Il intéressera tous les amoureux du xixe siècle, mais encore bien plus ceux qui veulent approfondir leurs connaissances de cette époque si importante de l’histoire de la musique.
Jean Lacroix, La Revue générale
Clair, parfaitement réalisé et documenté : un beau livre.
Patrice Imbaud, L’Éducation musicale
La méthodologie, dont fait preuve Geneviève Honegger, est exemplaire. […] Elle a signé une véritable prouesse éditoriale.
Édith Weber, Cahiers de sociologie économique et culturelle
G. Honegger met à la disposition de la communauté scientifique une édition très soignée.
Pierre Girod, Revue de musicologie