La part du feu

Ton départ fulgurant n’a été qu’un immense appel, un cri total vers la vie, d’une intensité qui l’a transposé hors de l’audible. Étourdissant, il se perpétue en infrasons pour demeurer ici.

Par bonheur, la musique était entrée en moi assez tôt pour me faire vibrer d’une autre manière. Ces derniers temps, je n’ai été que la fille adoptive du silence. L’heure est venue de réintégrer le domaine impalpable des sons pour y trouver le soulagement. Finie l’inaction totale qui éteint. Heureusement, en musique, il s’agit d’abord de planer sur des étendues calmes, en attendant de redevenir capable de se laisser filer pour descendre des rapides, animé d’une autre sorte d’émotion.

La musique éternelle, indestructible, n’est pas soumise aux contingences de l’humanité. Dans l’abri de son enceinte immatérielle, un pouvoir invisible me maintient en dehors de la menace de tout arrêt du sort. Je réapprends à entendre autre chose que mon chagrin.

Table des matières

  • I3
  • II11
  • III25
  • IV37
  • V44
  • VI54
  • VII63
  • VIII76
  • IX83
  • X85
  • XI88
  • XII91
  • XIII95
  • XIV99
  • XV105
  • XVI112
  • XVII119
  • XVIII130