Paysages bretons

Tout le monde n’a pas la chance de naître breton.

Comme beaucoup, sans doute, je fais partie de ceux pour qui la Bretagne est une terre lointaine, plus rêvée que réelle.

Pour moi, point d’océan qui gronde, de marées d’équinoxes ; ma Bretagne est intérieure, dans les deux sens du terme.

C’est une terre secrète, âpre, rétive aux errements touristiques qui ne se gagne plus qu’elle ne se donne ; c’est un rêve ballotté par les vents « sur la lande infinie », une terre mystique de chemins encaissés où « tout un petit peuple » de créatures mystérieuses danse joyeusement sur « les petits cailloux » du sentier.

Une terre rythmée par la succession têtue des calvaires, tel « le chemin de Callac à Plumelec », sur laquelle au silence imposant des pierres levées répond le doux murmure d’une « berceuse » oubliée.

Pierre Cholley