Cette Quatrième Symphonie a très probablement été créée le 24 février 1857, à la Société des concerts du Conservatoire qui annonçait au programme une « symphonie nouvelle » d’Henri Reber. Les précédentes avaient été données pour la première fois dans les années 1840, dans le même cadre et aux concerts de la Société de Sainte-Cécile. Comme le soulignent les critiques de l’époque et le compositeur Camille Saint-Saëns, Reber est l’un des rares compositeurs français de son époque à s’intéresser au genre de la symphonie. Il y opère une synthèse des goûts français et germanique et montre son attachement à Mozart et Beethoven, « ses maîtres préférés » d’après Saint-Saëns. En ce qui concerne le caractère, c’est un véritable souffle qui anime toute cette symphonie dont l’aisance dans le développement des idées traduit l’aboutissement de l’identité musicale du compositeur. Le thème principal de cette ultime symphonie se démarque par sa simplicité, et l’héritage beethovenien y est fort présent, notamment par de brusques changements de couleurs et une tournure volontiers héroïque. Le second mouvement, en do mineur, rappelle quant à lui Mozart par le rôle donné à la clarinette et par l’atmosphère chambriste des soli. On note également dans ce deuxième mouvement une citation assez subtile du thème principal du dernier mouvement du Trio pour piano op. 1 no 3 de Beethoven. Après un scherzo dynamique, la symphonie se termine par un final joyeux et virtuose dans le ton principal. Le thème est présenté pp par des entrées en imitation entre les différents instruments du quatuor avant d’être repris par l’orchestre dans un tutti triomphal.
Jean-Charles Lombart
sous la direction scientifique
d’Anne-Sylvie Barthel-Calvet
(département de Musique et Musicologie
UFR Arts Lettres et Langues-Metz,
Université de Lorraine)
Sommaire
- I. Allegro
- II. Andantino sostenuto
- III. Scherzo : allegro
- IV. Final : allegro
Extraits sonores
Un enregistrement sur disque compact de la Symphonie no 4 est disponible sous le label Ambroisie.
Panorama de presse
Souffle, respiration, surtout volumétrie et espace sonore totalement régénérés restituent ici toutes les nuances et les accents d’une œuvre admirablement écrite : la lecture de la symphonie du compositeur Napoléon Henri Reber, aujourd’hui totalement méconnu, affirme en 1857, toute la brillance de ce symphonisme romantique français à redécouvrir d’urgence.
Benjamin Ballifh, Classiquenews.com
On s’inclinera en revanche sans ironie devant le métier de la Symphonie n°4, d’Henri Reber, un compositeur dont Berlioz loua dans ses écrits critiques, À travers chants (chapitre XXVI), le style mélodique “toujours distingué et pur”, l’instrumentation “soignée, fine, souvent ingénieuse”.
Marie-Aude Roux, Le Monde.fr
Nomenclature
2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 4 cors, 2 trompettes, timbales, cordes