« Écrits au courant de la plume, les Souvenirs de ma vie ne visent en aucune façon à la recherche, à l’élégance du style. Ils racontent simplement, comme on parle, la vie d’un petit paysan que les circonstances, le travail, la volonté, ont peu à peu transformé, et devenu ce que je suis aujourd’hui, un artiste convaincu, passionnément épris de son art. » (Rosnay, août 1912)
Explorer les souvenirs du compositeur Théodore Dubois (1837-1924) permet de découvrir que l’auteur du Traité d’harmonie, des Sept Paroles du Christ et de la Toccata pour orgue est aussi le compositeur de nombreuses autres œuvres, variées par leur forme, leur caractère et leurs couleurs. À la lecture de ces pages vivantes et riches de détails historiques, apparaissent peu à peu les contours d’une personnalité musicale généreuse et attachante. Avec une grande simplicité, mais toujours avec une plume efficace et sincère, il dépeint aussi bien ses succès artistiques que sa vie familiale.
D’abord organiste puis professeur et enfin directeur du Conservatoire à la fin d’un siècle balayé par un vaste renouvellement artistique, il développe ici sa conception de la musique et, au risque de s’attirer l’ironie de certains de ses contemporains, défend « l’évolution » face à « la révolution ». Dans ses lignes transparaît son attachement à une musique où « le sentiment, les impressions sont tout » et son œuvre qui – aujourd’hui – sort de l’oubli, offre une illustration convaincante de cette profession de foi. Nul doute que ce document, jusqu’alors inédit, offre un outil de premier ordre pour le chercheur en histoire comme en musicologie, regorgeant de précieuses anecdotes, comme celle de la « guerre des concertos » chez Pasdeloup : « Les oreilles du public n’étaient pas, comme aujourd’hui, habituées à des formules, à des harmonies qui, alors, paraissaient nouvelles, et qui maintenant sembleraient plutôt anodines. […] Il me souvient d’un concert chez Pasdeloup avant la guerre où Saint-Saëns faisait entendre pour la première fois un concerto de piano de la composition de Castillon. Le public, nerveux, montra une hostilité telle que Saint-Saëns dut finir le morceau au milieu des huées, des cris, des sifflets. Il eut le courage pourtant d’aller jusqu’au bout, mais lorsqu’à la fin on le rappela pour lui montrer que ce n’était pas à lui qu’on en voulait, il eut un petit salut sec qui disait clairement : “Je vous tiens pour des imbéciles”. »
Sommaire
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Préface1
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Introduction5
- Présentation des sources et options éditoriales11
- Remerciements13
- Note préliminaire15
- L’enfance – Rosnay (1837-1854)17
- Les études – Paris (1854-1862)25
- Le voyage – Rome – L’Italie49
- Retour à Paris (1864-1870)75
- La guerre (1870-1871)89
- Professorat – Mariage – Carrière – Institut (1871 – 1896)95
- Directeur du Conservatoire (1896-1905)105
- Période de liberté (1905-1912)147
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Annexes183-196
- Discours pour les funérailles de M. Ambroise Thomas183
- Théodore Dubois – La vie et l’œuvre de l’auteur d’Aben-Hamet185
- Discours pour l’inauguration de la statue de Léo Delibes189
- Inauguration du monument de César Franck193
- Discours prononcé au Conservatoire par Théodore Dubois, le jour de son départ à la retraite195
- Bibliographie197
- Index des personnes215
- Index des œuvres223
- Crédits photographiques229
Panorama de presse
For French scholars this is a gold mine of information about the 19th and early 20th centuries. While written in French, the book is easy to read.
The American Organist
Le livre […] se lit avec grand agrément. […] Il y a là des trésors.
Bruno Peeters, Crescendo
Ce volume est un enrichissement pour la connaissance de la musique française, mission à laquelle les éditions Symétrie se sont attelées, et que l’on saluera comme une initiative non seulement louable, mais indispensable.
Jean Lacroix, La Revue générale
La révélation d’un compositeur aussi généreux qu’attachant. Iconographie soignée.
André Segond, Publications de l’opéra de Marseille
À celui qui demeure un « écarté » des salons mondains et des salles de concert, qui en outre fut désavantagé par un léger bégaiement, la présente édition offre un premier hommage en forme de réhabilitation.
Adrien De Vries, classiquenews.com