Sigismund Neukomm

Au début de son autobiographie, Sigismund Neukomm affirme qu’il n’est pas un prodige, « comme l’immortel Mozart ». Il est pourtant très célèbre de son vivant. Son œuvre, beaucoup éditée, est jouée lors d’occasions solennelles – au congrès de Vienne, par exemple, pour les commémorations de la mort de Louis XVI, ou à la cathédrale Notre-Dame pour l’entrée de Louis XVIII dans Paris. Il est l’ami de musiciens de renom – tels Dussek, Cherubini, Grétry, Gossec et Monsigny –, le collaborateur de Cavaillé-Coll, le musicien du prince de Talleyrand ainsi que des cours russe et portugaise, l’élève préféré de Joseph Haydn, le professeur du fils de Mozart. Chevalier de la Légion d’honneur et décoré par plusieurs états européens, le compositeur sillonne l’Europe et, outre la Russie et l’Afrique, se rend également en Amérique latine.

En avril 1816, Neukomm part au Brésil avec le duc de Luxembourg, chargé de rétablir les relations diplomatiques entre la France et le Portugal. Les invasions napoléoniennes, quelques années auparavant, avaient contraint le roi du Portugal à prendre la fuite et à s’installer avec sa cour à Rio de Janeiro. D. João VI – connu aujourd’hui comme un protecteur des arts – provoque au Brésil une effervescence culturelle, intellectuelle et politique qui conduit le pays à se détacher du Portugal et à déclarer son indépendance en 1822. Protégé par le comte de la Barca, Neukomm jouit, dans les premières années de son séjour brésilien, d’un statut très confortable. Mais, avec la mort de son protecteur, les éclats du mouvement d’indépendance et la jalousie du compositeur Marcos Portugal, favori du roi, sa condition devient de plus en plus difficile. Quelques jours seulement avant le retour du roi au Portugal, une fois encore en fuite, Neukomm quitte le pays. Les cinq années passées à Rio de Janeiro auront été, du moins pour le Brésil, très productives : il transcrit et harmonise les modinhas de Joaquim Manuel da Câmara, utilise pour la première fois un thème brésilien dans une œuvre de musique savante – L’Amor brazileiro [sic], caprice sur un lundu brésilien –, écrit une messe pour l’acclamation de D. João VI et maintient avec le périodique Allgemeine Musikalische Zeitung une correspondance qui constitue aujourd’hui un riche témoignage sur la vie musicale brésilienne de l’époque.

Luciane Beduschi

Publications

(couverture de Libera me, Domine)

Libera me, Domine

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    (couverture de Libera me, Domine)

    Libera me, Domine

      (couverture de Le séjour de Sigismund Neukomm au Brésil)

      « Le séjour de Sigismund Neukomm au Brésil »

        Format bibliographique à copier

        Neukomm, Sigismund. Libera me, Domine, réduction piano de Vincent Boyer, préface de Luciane Beduschi, Symétrie, 2006, 40 p.
        Neukomm, Sigismund. Libera me, Domine, Symétrie, 2006, 164 p.
        Neukomm, Sigismund. Libera me, Domine, Symétrie, 2006, 38 p.
        Beduschi, Luciane. « Le séjour de Sigismund Neukomm au Brésil (Tempus Perfectum n° 2) », Tempus Perfectum, n° 2, Symétrie, 24 pages.