Deux Mélodies pour la jeunesse

La Légende de saint Nicolas (Gérard de Nerval), Dans ton regard (Paul Bourguignat)


(édition scientifique)

La Légende de saint Nicolas

La Légende de saint Nicolas est publiée le 1er janvier 1880 dans le premier numéro de Saint-Nicolas  : Journal illustré pour garçons et filles, périodique diffusé jusqu’en 1914 dont la devise fait écho aux principes éducatifs de la IIIe République : « Instruire en amusant ! »

Le numéro consacre cinq pages à la légende de saint Nicolas dont les origines sont à la fois diffuses et anciennes. Née au xiie siècle, elle est encore aujourd’hui connue, particulièrement dans l’est de la France, et retrace la mésaventure de trois enfants perdus qui, après être allés «  glaner aux champs  », tentent de se réfugier chez un boucher. Ce dernier les assassine pour en faire du petit salé, mais saint Nicolas les ressuscite bien des années plus tard, après avoir piégé le boucher qu’il transforme en père Fouettard. C’est dans la nuit du 5 au 6 décembre que saint Nicolas, devenu protecteur des enfants, fait la tournée des maisons pour leur distribuer des sucreries et vérifier qu’ils vont bien.

Dans ton regard

Dans ton regard paraît dans le numéro spécial de janvier 1904 de la revue bordelaise L’Escholier, sous la forme d’un fac-similé du manuscrit autographe avec une lettre d’accompagnement signée du compositeur. Cette revue mensuelle, conçue pour les étudiants bordelais, se pare d’un certain prestige en publiant une mélodie en apparence inédite du «  maître  » Massenet, sans donner le nom de l’auteur du poème ni de titre. Or cette mélodie provient d’une mélodie oubliée, Aveu, composée sur un poème de Paul Bourguignat et publiée sans lendemain dans l’Album-prime du Gaulois au cours de l’hiver 1884-1885.
Musicalement, le rythme et la densité harmoniques diffèrent aussi sensiblement d’une mélodie à l’autre. Aveu évolue sur des accords plaqués de trois à quatre notes, alors que l’harmonie de Dans ton regard est moins riche et plus contrapuntique. Dans ton regard dénote ainsi une simplification des moyens musicaux afin de rendre la pièce accessible à un jeune public encore peu aguerri.

Sous la direction de Jean-Christophe Branger