Litanies de la Sainte Vierge

À Notre-Dame de Pontiffroy (Metz)


et (direction scientifique)
François Bertrand (édition scientifique)

Compositeur d’opéras avant tout (Mignon, 1866 ; Hamlet, 1867), Ambroise Thomas (1811-1896) laisse une œuvre religieuse se limitant à une quinzaine de compositions dont ­quelques motets, une Messe solennelle (1852) et une Messe de requiem (1833). L’Agnus Dei présenté ici n’est pas répertorié dans le catalogue des œuvres du compositeur contrairement à ce qu’affirme Elisabeth Rogeboz-Malfroy (Voir Élisabeth Rogeboz-Malfroy, Ambroise Thomas, Besançon : Cêtre, 1994, p. 282.)  : l’Agnus Dei composé pour ténor et orgue, passé à la vente en 1935 puis en avril et décembre 2013, cet Agnus Dei est a priori extrait d’une Messe de requiem et ne correspond donc pas à la litanie publiée dans le recueil édité par l’abbé Grivet.

Thomas dramatise sa partition en ne conservant que l’Agnus Dei conclusif du texte des litanies, lequel, composé pour trois voix en si bémol majeur, offre un traitement équilibré des pupitres, soutenus par une partie d’orgue ad libitum bien que parfois indépendante. Les lignes vocales rappellent la carrière lyrique du compositeur par leur caractère expressif et des tournures mélodiques faites de grands intervalles. Le traitement musical de l’Agnus Dei contraste traditionnellement avec celui du Miserere qui est plus dépouillé.

Le titre attribué à la litanie (« À N.-D. DE PONTIFROY [sic] (Metz) ») fait référence à la ville natale de Thomas, alors annexée à l’Allemagne depuis 1870, ce qui expliquerait la couleur sombre et singulière de la partition. Il fait plus précisément référence, soit à l’abbaye Notre-Dame du Pontiffroy, détruite en 1740, soit à Notre-Dame du Perpétuel-Secours, située à côté de l’église Saint-Clément dans le quartier Pontiffroy.

François Bertrand,
sous la direction scientifique de Jean-Christophe Branger et Nicolas Moron

Nomenclature

chœur (TTB) et orgue ou harmonium