L’Office des naufragés


Alexandre Gasparov (édition scientifique)

préface de

Commande du clarinettiste allemand Eduard Brunner, à qui l’œuvre est dédiée, L’Office des naufragés est créé à Berlin, au Schauspielhaus (Klein Saal), le 23 mai 1998, par Maria Husmann, soprano, Eduard Brunner, clarinette, le Quatuor Vogler et Frank-Immo Zichner au piano. Sur les treize pièces prévues, dûment numérotées et imprimées sur le programme de la création, seules neuf pièces, d’une durée de 47 minutes, dont le grand finale, ont été prêtes à temps. Un enregistrement privé du Schauspielhaus est l’indispensable témoignage de cette exécution de référence, la seule préparée du vivant de l’auteur. D’après Eduard Brunner, à la fin de l’œuvre, l’auditoire était en ébullition, partagé entre applaudissements et sifflets.

L’intention qu’avait Olivier Greif de terminer sa fresque sonore à la faveur d’une prochaine exécution semble indiscutable. Il est d’ailleurs frappant de l’entendre, en mai 1999 sur Radio libertaire, parler de son Office au présent de l’indicatif, précisant qu’il est en treize mouvements d’une durée totale d’une heure et dix minutes.

Lorsque eut lieu, le 3 juin 2000, la création française de son œuvre à l’abbaye de la Prée (Berry), où il était compositeur en résidence, la mort avait déjà terrassé Olivier Greif, le 13 mai. Accablé de commandes, il n’avait eu le temps que de composer l’une des quatre pièces manquantes, la n° 4 d’une durée de dix minutes. Achevée, mais encore au crayon et sans indication de tempos ni de nuances, cette pièce n° 4 a été mise au net postérieurement par Alexandre Gasparov, portant L’Office des naufragés à dix numéros de 57 minutes. Nous pouvons en déduire que les pièces n° 5, 7 et 10 auraient fait à elles trois quelque treize minutes.

Après cette brutale disparition, les musiciens de la première exécution française se sont sagement tenus aux neuf pièces de Berlin dont ils avaient le matériel. Avec une innovation toutefois dans la présence d’un récitant et l’ajout d’une mise en espace. Dans le cadre des septièmes rencontres musicales de La Prée, l’œuvre est ainsi donnée le 3 juin 2000 par Françoise Kubler, soprano, Armand Angster, clarinette, le Quatuor Danel, Michèle Renoul, piano, Michael Lonsdale, récitant, Anne Gratadour et Etienne Yver, scénographes, les deux derniers alors en résidence à l’abbaye de La Prée.

Dans sa version en dix pièces, L’Office est révélé le 17 août 2004 au Festival des Ecrins en l’église Saint-Etienne de Vallouise par l’ensemble Accroche Note composé de Françoise Kubler, soprano, Arnaud Angster, clarinette, Stéphanie-Marie Degand, premier violon, Nathanaëlle Marie second violon, Pierre Franck, alto, Christophe Beau, violoncelle, Alexandre Gasparov, piano, et Nita Klein, récitante. Les mêmes interprètes redonnent cette version au musée d’art et d’histoire du Judaïsme le 23 janvier 2005. C’est en ce lieu et dans la continuité de l’exécution publique qu’a été réalisé, sous l’amical contrôle artistique de Philippe Hersant, l’enregistrement paru aux éditions Triton.

Brigitte François-Sappey

Sommaire

1. It was at this time…

2. When your hounds…

3. Even here I cannot shun…

4. Qu’est-ce qui se passe…

5. So give me back to Death…

6. My peace, O my brothers…

7. Why is this age worse…

8. Die Irin…

9. Little boy blue…

10. Then for a moment…

Nomenclature

voix féminine (Tambour de basque, 2 Cris de vache), clarinette (récitant), piano, quatuor à cordes