Le Rêve du monde

sonate pour piano


Jonathan Bénichou (édition scientifique)

préface de

Œuvre pour piano en quatre mouvements d’une durée de 25 minutes, Le Rêve du monde a été composé en mai 1993 et créé par Olivier Greif durant les mois qui suivirent.

En mai 1993, Le Rêve du Monde pour piano a été pensé comme un cycle. Le label « sonate » ne lui a été attribué que bien plus tard lorsque Olivier Greif, peu avant sa disparition, a décidé d’intituler ainsi tous ses ensembles pour piano.

Alors que pour ses nombreuses œuvres antérieures à 1981, le compositeur n’a laissé que des informations lapidaires et lacunaires, pour Le Rêve du Monde il s’est amplement expliqué, comme si le silence créateur auquel il s’était astreint durant sa longue retraite spirituelle l’avait douloureusement muselé et qu’il craignait de perdre la parole retrouvée.

Jamais recopié au net, le manuscrit autographe couvre vingt-deux pages de papier musique au format habituel (35 x 27 cm). Il présente un aspect unique dans l’œuvre de Greif, non pas tant pour ses très nombreuses corrections que dans la manière de raturer des lignes entières, jusqu’à l’illisible, puis de recouvrir une partie de ces « barricades mystérieuses » au moyen de crayons feutres noisette, rose, jaune, vert herbe, bleu, violet et, dans une moindre proportion, orange et vert émeraude. Pure distraction machinale dans un moment d’ennui, vision colorée du monde dans un état second, sorte de synesthésie à la Scriabine ou à la Messiaen, mais qui ne toucherait que les parties éliminées ? Nous ne saurions en décider.

Brigitte François-Sappey

Sommaire

  • I. Le garçon (pur) comme l’or
  • II. Wagon plombé pour Auschwitz
  • III. Thrène des désincarnés
  • IV. Un éblouissement de Sri Ramakrishna

Extraits sonores

disque
Un enregistrement sur disque compact du Rêve du monde est disponible sous le label INA-Mémoire vive.

Le garçon (pur) comme l’or

Wagon plombé pour Auschwitz

Thrène des désincarnés

Un éblouissement de Sri Ramakrishna