Debussy publia en 1915 les Six Épigraphes antiques pour piano à quatre mains (ainsi qu’une version à deux mains) qu’il avait écrits à partir de motifs d’une musique de scène composée 15 ans plus tôt pour accompagner la récitation des Chansons de Bilitis de son ami Pierre Louÿs, partition qu’il ne faut pas confondre avec les trois mélodies qui portent le même titre.
En 1990, j’eus – après bien d’autres ! – l’idée de réaliser une version instrumentale de ces Épigraphes à l’attention des musiciens professeurs à l’École nationale de musique de Chalon-sur-Saône, dont j’étais alors directeur. Je me procurai donc cette musique de scène initiale, très différentes des Épigraphes, car constituée de courts fragments écrits pour cinq instruments : deux flûtes, deux harpes et célesta. Je puisai là (ou même y vérifiai) mon idée première d’avoir recours à deux flûtes et à la harpe, en complétant l’instrumentation d’un quintette à cordes soliste, et des autres vents dont les timbres me semblaient suggérés par la version pianistique : hautbois, clarinette, basson, cor.
À mon sens, la transcription n’est pas d’abord une appropriation, mais peut-être une forme de lecture et d’interprétation d’un texte qui vous touche particulièrement : dans le cas présent, essai de rendre explicites les couleurs contenues en filigrane dans le « blanc et noir » du piano !
Nomenclature
2 flûtes, hautbois, clarinette, basson, cor, harpe, 2 violons, alto, violoncelle, contrebasse
Table des matières
1. Pour invoquer Pan, dieu du vent d’ été
2. Pour un tombeau sans nom
3. Pour que la nuit soit propice
4. Pour la danseuse aux crotales
5. Pour l’Égyptienne
6. Pour remercier la pluie du matin